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MARGUERITTE avril 1901 : l’héroïque institutrice

, par  lesamisdegg , popularité : 4%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

L’héroïque madame Goublet

En 1901, il y eut en Algérie, dans la province d’Alger, une révolte des indigènes, qui atteignit de graves proportions au village de Margueritte. Mme Goublet, l’institutrice, réussit, par son courage et son sang-froid, à préserver de toute atteinte les enfants et les femmes qui étaient accourus chercher un refuge dans l’école.

Il était une heure. La cloche de l’école venait de sonner la rentrée, quand un cri retentit : « Les Arabes se révoltent ! »

Aussitôt l’institutrice ordonna à ses élèves de regagner leurs places et, s’asseyant elle-même à son bureau comme d’habitude, elle leur dit « Soyez tranquilles ! Avec moi, vous n’avez rien à craindre. » Il y avait là soixante enfants, dont trente fillettes de dix à quatorze ans, exposés aux pires dangers.

On entendait à quelques pas les vociférations des forcenés qui, en quelques minutes, avaient déjà commis plusieurs assassinats et qui saccageaient et pillaient. Les détonations des armes, le tumulte de la rue, le fracas des portes, des volets, des meubles brisés dans les habitations assaillies, achevaient de produire l’épouvante et l’effroi. Dans la classe, pas un mouvement, aucune parole ; tous les regards étaient dirigés vers la maitresse, qui demeurait calme, s’efforçant d’inspirer aux autres une confiance qu’elle n’avait pas.

Le logement de l’institutrice a subi deux attaques. Les portes gardent l’empreinte d’une balle, les marques des pesées exercées au moyen d’une barre à mine. Les Arabes, tout d’abord, s’emparèrent du cheval de M. Goublet et forcèrent celui-ci à les suivre.

Vers deux heures, un des révoltés qui tenait une auberge indigène à Margueritte, pénétra dans la classe, brandissant au-dessus de sa tête la hache qui lui avait servi à forcer la porte. A cette vue, les femmes et les enfants poussèrent un cri, un seul, formidable et terrible. Mme Goublet leur imposa silence : « Que veux-tu ? dit-elle au chenapan. Le fusil de ton mari. Tu l’auras » .Et le prenant par le bras, elle l’entraina dans ses appartements. L’Arabe, muni de l’arme, traversa de nouveau la salle et, devant tous, l’institutrice lui fit promettre de respecter l’école.

Une heure plus tard, il y eut encore dans la classe un moment de véritable terreur. Des rebelles à cheval et armés jusqu’aux dents se plantèrent devant l’école et, du haut de leurs selles, par les fenêtres, essayèrent de voir dans l’intérieur. Qu’allaient-ils faire ? Il fallait mettre fin à ce supplice, Mme Goublet sort, va droit aux cavaliers : « Que voulez-vous ? De l’argent ? Vous savez bien que je suis pauvre. Tiens, toi, Moktar, voilà un sou, va prendre une tasse au café maure » .Les brigands déconcertés, s’éloignèrent en riant

Ce ne fut que vers cinq heures que les malheureux que l’école abritait, entendant la fusillade et voyant les révoltés fuir au triple galop de leurs montures, comprirent que les troupes étaient arrivées et qu’ils étaient enfin sauvés. Les parents vinrent à la hâte chercher leurs enfants et pleurèrent de joie en les retrouvant sains et saufs.

 

Le Vétéran 03 1912

l'hérïque institutrice de Margueritte

l’héroïque institutrice de Margueritte

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