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Lira-t-on du Jean d’Ormesson au XXIIème siècle ?

, par  noreply@blogger.com (atoilhonneur corto) , popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
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Je vais vous faire une confidence ; après avoir vérifié tout le contenu de la bibliothèque de mon bureau (photo ci-dessous), mes lectures récentes des deux-trois dernières années dira-t-on, ainsi que celui des autres bibliothèque de la maison, j’ai fait une découverte intéressante : il n’y avait qu’un seul livre de Jean d’Ormesson, Jean Do pour les intimes. Un seul, assez récent :

C’est une chose étrange à la fin que le monde

. Je l’avais oublié mais si j’en juge par le coin de page corné, il n’avait pas du me passionner puisque j’en avais arrêté la lecture à la page 48.

Autant dire que je ne saurai rendre hommage à un auteur dont je ne connais rien mais au moins ais-je l’honnêteté de le dire : je n’ai jamais rien lu de Jean d’Ormesson.

J’aimais bien le bonhomme pour ses chroniques, ses coups de gueule, son attachement à notre pays et son histoire, son port aristo, ses yeux bleus, son charme et son humour. Pour le reste... Je laisse aux spécialistes le soin de nous faire croire ou de nous prier de croire qu’il était un formidable écrivain. S’ils le disent c’est que c’est sans doute vrai.

Par contre, parcourant à mon habitude les réseaux sociaux ou regardant la télé, je suis absolument sidéré du nombre de gens qui se croient obligés de lui rendre hommage. Qu’il en soit ainsi pour le lecteur lambda passionné, comme mes amis Koltchack ou Boutfil, je veux bien, c’est même normal. Que la ministre de la culture ou le Président de la République (et quelques autres encore) lui rendent hommage, c’est normal : n’était-il pas une figure de la littérature contemporaine, un académicien, un Grand-Croix de la Légion d’Honneur, un ancien patron de presse...

Mais quand je vois la foultitude de politichiens, d’animateurs télés, de chroniqueurs ou de guignol.e.s dont la seule qualité est d’avoir une petite notoriété se bousculer aux portillons des réseaux sociaux ou des plateaux télés pour y balancer sa petite phrase sur le grand homme aujourd’hui disparu, ça m’énerve, mais à un point, si vous saviez. Mais à quel rituel se plient-ils en se ruant ainsi : Paraître cultivé ? Faire parler d’eux, montrer qu’ils sont encore en vie, faire popu ? Ce sont les mêmes qui, quelque soit le défunt du jour, vous ressortirons les mêmes banalités : on l’aimait bien, il dessinait bien, il chantait bien, il dansait bien, un artiste dans son art (sic), une part importante de notre patrimoine culturel, nous ne l’oublierons jamais, il demeurera à jamais dans nos mémoires, blablabla... Les mêmes qui vous pondront, grosso merdo et à chaque fois, les mêmes phrases toutes faites que le disparu s’appelle Jean d’Ormesson ou Claude Rich, les mêmes qui vous sortiront dans 2 jours ou six semaines les mêmes phrases quand Johnny aura rendu l’âme.

Et de tous ceux-ci, combien se souviennent avoir rendu mécaniquement hommage à Michel Galabru, à André Courrèges ou Michel Tournier tous disparus il y a à peine plus d’un an. Combien, après leur avoir twitté hommage, montrant ainsi qu’ils étaient là, se souviennent encore de Jean Anglade, d’Alain Jossua, de Gérard Palaprat ou de Danielle Darrieux pourtant tous disparus cette année ? Pourtant tous considérés par ces thuriféraires d’un jour comme des monuments de leur art respectif.

Qu’est-ce que j’en ai à foutre que le député de la Creuse ou Nikos Alliagas se disent profondément émus par la disparition de Jean d’Ormesson ? Croient-ils que ces hommages les rendront plus proches de leurs cœurs de cible ? Sans doute.

Que ces télés sont fatigantes à jouer sur les émotions et le sensationnel en utilisant ces morts comme levier d’audience.

Quel sera le premier gusse à proposer l’entrée de Jean Do au Panthéon et qui, ce faisant , s’assurera la paternité d’un buzz ou d’un débat national ?

Sont-ils nombreux les gens qui rendent hommage à Jean d’Ormesson et qui ce soir se vautreront devant Hanouna ?

Qui de tous ces VIP vendra père ou mère pour être vu lors des obsèques ?

Aujourd’hui, même la mort d’une personnalité et parfois celle d’un lambda sont sources de récupération médiatique et l’occasion de faire de l’audience. Epoque détestable en bien des points.

Mais pour en revenir à Jean d’Ormesson, moi qui ne suis absolument pas qualifié pour juger de son oeuvre, la seule chose qui pourrait éventuellement m’intéresser c’est de savoir si dans deux ou trois cents ans, voire plus, on se souviendra de ses écrits. A la façon d’un François Villon, d’un Chateaubriand, d’un Hugo ou d’un Dumas. Là est selon moi la grandeur d’un artiste, la pérennité à travers les âges. Qui, en 2050, achètera du d’Ormesson dans La Pleïade ? Lira-ton du Jean d’Ormesson au XXIIème siècle ? Je ne parierai pas un roman de Ken Follet ou de Musso là-dessus.

NB : Aujourd’hui, un autre grand homme est mort à 96 ans, un homme au destin tout à fait incroyable : Le roi Michel de Roumanie. Aucun hommage ne lui a été pour le moment rendu. Il est pourtant déjà dans certains livres d’Histoire...

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D’accord, pas d’accord : atoilhonneur chez yahoo.fr

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2017/12...