J’ai assisté à votre entretien télévisé portant sur votre biographie. J’ai découvert le visage d’un homme torturé au-dessus duquel planaient des « ombres » qui auraient dû rejaillir sur l’humoriste engagé que vous êtes… Je n’ai rien vu de semblable…

A part vos yeux mouillants (conjonctivite chronique ?) lorsque vous parlez des Algériens et de l‘Algérie, je n’ai pas noté de compassion pour toutes les victimes pieds noirs : femmes, enfants, vieillards horriblement massacrés, pieds –noirs dont vous êtes, mais avec une nuance très importante, vous vous dites « pieds-noirs communiste », termes ponctués d’un sourire provocateur et narquois.

Comment, Monsieur Bedos, comment pouvez-vous vous exprimer sans honte, de la sorte ? le fait d’être communiste vous donne-t-il quitus pour piétiner l’histoire, ne pas respecter la mémoire de tous ces malheureux ? Au nom de qui ? au nom de quoi ?

 De la pensée unique qui est à l’intelligence ce que la religion est à la connaissance ?
 De votre ami Monsieur Miterrand, expert en faux attentat contre sa personne.

Ledit Miterrand, alors ministre de la justice durant la guerre d’Algérie, qui a fait guillotiner
le militant communiste Fernand Iveton, poseur de bombe à l’usine de gaz et d’électricité d’Alger ? Ministre de la justice responsable à 80% de membres du FLN
guillotinés ? Cette liste n’est certes pas exhaustive et je vous engage à vous documenter sur les agissements de tous vos « modèles » afin de saisir l’étendue de
leurs honteux et coupables comportements.

Non, monsieur Bedos, non, vous ne pouvez continuer à passer outre, en cultivant ce côté manichéen qui consiste à ranger les victimes de votre bord et les méchants de l’autre, au risque de passer pour un être « affecté d’un grand inconfort cérébral », ( je cite ) , ce qui n’est pas votre cas. Pour ma part, monsieur Bedos, je pleure sur cet énorme gâchis, ces énormes charniers emplis
« d’êtres humains » tous, confondus, » des êtres humains », monsieur Bedos, des ETRES HUMAINS…..

Alors, Monsieur Bedos, je vous renvoie à l’ Histoire , non pas à la vôtre et à celle de ceux qui vous ressemblent, histoire à géométrie variable, mais à la terrible et douloureuse histoire que j’ai vécue.

Cependant je peux comprendre votre souffrance et vôtre légitime colère contre ce sort si injuste qui ne vous a pas permis de mettre en adéquation vos idées avec vos actes. Pourtant il en est encore temps. Votre place est là-bas, chez ce peuple en souffrance. Il vous sera pardonné de n’avoir pas combattu à ses côtés, car il sait que pour cela il faut du courage.

Je note qu’en tant que communiste, vous êtes en parfaite harmonie avec votre situation de grand nanti, comme d’ailleurs tous ceux qui partagent vos idées. Je comprends enfin qu’il est infiniment plus facile de se faire plébisciter par un public acquis quand on souffle dans la même direction que le plus grand nombre, même et surtout quand on développe un genre, somme toute, mineur, que celui d’amuseur public. Que dire de ces émissions dont le ton est si mièvre et convenu ?
Je garderai le temps « fort » ? de cette autre mièvrerie, l’image du fils s’agenouillant aux pieds du père, afin de recevoir l’adoubement. Bravo, Monsieur Bedos.

Mes parents, petits pieds noirs, représentant plus de 95% des Européens, pour une
« poignée » de nantis, répartition que votre parti connaissait pertinemment. Durant huit ans vos amis n’auront de cesse de présenter, et d’accuser ces petites gens de « sueurs » de burnous, alors que les nantis comme vous s’enrichissaient honteusement. Vous étiez jeune, mais vous avez mis les « bouchées doubles « en France. Ce qui est la moindre des choses me direz- vous. Comment en eût-il pu être autrement ? Je vous rassure, tout ce joli monde a réalisé tous ses biens, sans perdre un seul centime…….

Mais, quelle superbe allégorie, monsieur Bedos : le communisme volant au secours du capitalisme ! En êtes vous conscient monsieur Bedos ? Vos dirigeants aussi ? Le devoir de mémoire m’oblige à rappeler ici les agissements de votre parti durant ces huit années de guerre :

 Sabotages
 Attentats
 Collectes de fonds pour ces assassins et égorgeurs. Je veux dire le FLN.

Tant pis pour ces militants de base( communistes ) qui ont payé le prix fort ( cf., Iveton ). Je vous mets au défi de m’administrer la preuve contraire.
Dormez bien, monsieur Bedos, dormez bien !
Je disais donc, mes parents, petits pieds- noirs, m’ont appris le respect et la politesse mais, et je m’en excuse auprès d’eux, pour la première fois, je vais déroger à la règle.

JE NE VOUS SALUE PAS .

Yves Rocher

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