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Les racistes n’aiment pas Benzema

, par  NEMO , popularité : 5%
NJ-Ile de France

Le foot, cela fait pas mal d’années que j’ai décroché, depuis, sans doute, que dans les tribunes des stades, people, politiques, magnats du pétrole et des affaires ont remplacé les authentiques supporters bière-merguez. Avec toutes les conséquences que l’on sait : Tycoons et émirs se payant des équipes comme on achète pour la frime un Jeff Koons, un yacht ou une douzaine de Ferrari, des compétitions bidon, où c’est l’équipe la plus « chère » qui gagne, des joueurs-objets, mercenaires pourris par le fric facile, les agents requins et les parasites de tout sexe.

L’affaire Benzema ne m’aurait inspiré aucun commentaire, si elle ne dépassait pas largement le petit monde des petites affaires entre amis, pour venir encore une fois jeter un pavé dans le marigot de l’antiracisme. Karim Benzema, je ne sais pas si c’est un brave garçon mal entouré ou une vraie caillera, même si à vue de nez je pencherais plutôt pour le premier terme de l’alternative, et si je suis convaincu qu’il se retrouve malgré lui le dindon d’une manipulation qui le dépasse.

Alors Benzema, bouc émissaire du racisme ordinaire ?

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D’abord, on nous assène depuis des années, et sans qu’il soit toléré que l’on émette la moindre réserve, que Benzema est le meilleur joueur Français, et l’un des meilleurs joueurs du monde : à preuve, il est titulaire (cette année, auparavant il était souvent sur le banc de touche) au Real Madrid. Moi, je veux bien, encore que, [*s’il m’est déjà arrivé de tomber sur des vidéos balle au pied de Messi, de Ronaldo ou d’Ibrahimovic, je n’ai encore jamais vu tourner en boucle sur le net d’autres exploits de Benzema que ses démêlés avec la justice.*] Et puis, j’ai regardé la finale de la ligue des champions (qu’il est obligatoire maintenant de prononcer « champion’s league » avec un espèce d’accent anglais et comme si on avait la bouche pleine).
Peut-être que la télé ne rend pas parfaitement l’action, ou que le racisme dont, comme tout Français moyen, je suis censé être imprégné (même à l’insu de mon plein gré), m’a troublé la perception, mais [*il m’a semblé que Benzema était à peu près transparent, même aux yeux de ses coéquipiers, qui n’avaient pas l’air de le solliciter à la hauteur du talent qu’on lui attribue.*]
Alors, aucune chance pour l’équipe de France de gagner l’Euro sans Benzema ? Et l’Euro les doigts dans le nez avec Benzema ? Et avec ta sœur ?

Et puis j’ai entendu sur Europe 1 Gilles Verdez, un « journaliste » ultra bien-pensant -qui s’était déjà distingué par son commentaire plein de retenue lors de l’élection en 2015 d’une Miss France « blanche » préférée à une « noire »-, affirmer que ceux qui reprochaient à Benzema son obstination à ne même pas faire semblant de chanter la « Marseillaise » pendant la présentation des équipes le faisaient par racisme anti arabe. Et d’asséner : « du temps de Platini non plus, les joueurs ne chantaient pas l’hymne national », vlan, prends ça dans les dents.

Hé bien monsieur Verdez, ou Monsieur Jacubowicz, président de la Licra, qui avez repris la même antienne, s’il y a un argument que vous ne devriez pas employer, vous qui vouez aux gémonies tous les conservateurs de la Terre, c’est bien celui-là : quand on justifie de ne pas faire quelque chose aujourd’hui parce que cela ne se pratiquait pas hier, c’est qu’on est un gros vilain réactionnaire, ennemi du progrès et des avancées sociétales, et pas le phare éclairant l’humanité que l’on prétend être. Na !

Et puis, il y a une autre raison, bien plus fondamentale, pour que les joueurs d’aujourd’hui chantent la Marseillaise : du temps de Platini, les joueurs de l’équipe de France étaient fiers d’être Français, et seulement Français. Même si leurs origines étaient diverses, ils s’appelaient Michel (Platini), Marius (Trésor) ou Jean (Tigana). La question de « l’amour du maillot » ne se posait pas, comme il n’était pas utile non plus de faire intervenir un philosophe pour leur expliquer ce que signifie jouer pour la France. Et ils jouaient pour la plupart dans des clubs français.

Dans les présélectionnés pour l’Euro 2016, sur 23 joueurs 18 pratiquent à l’étranger. Qu’ils se rappellent en musique et paroles pour quel pays ils « mouillent le maillot » ne paraît pas totalement superflu.