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Les héritiers de Léo Ferré sont des salauds !

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

C’est une pub qui tourne en boucle sur les chaînes, celle des sardines Connétable. En fond sonore « C’est extra… », paroles et musique de Léo Ferré.

Léo Ferré, mort voilà juste vingt ans (au fait, qui en a parlé ?). Ferré et ses cheveux comme l’étoupe, ses yeux qui clignent et ses tics au visage qui faisaient le bonheur des chansonniers. C’était un autre temps, une autre époque, celle des chanteurs à texte du siècle dernier.

Léo Ferré, grande figure de l’anarchisme, sublime auteur et grand compositeur né du classique et qui ne l’avait jamais quitté. Il a chanté Rutebeuf et Villon, Apollinaire et Baudelaire, tout Aragon bien sûr, et puis au tournant des années 1960, il est entré dans la bande entre Brel et Brassens.

De plus en plus engagé, de plus en plus antimilitariste, de plus en plus anar, sans Dieu ni maître mais interdit par la censure. Léo Ferré est un ébouriffé tout rouge qui postillonne sa fureur, dézingue la société, l’armée et le marché. Il défraie même la chronique avec son chimpanzé Pépée qui aime son maître d’amour fou et qu’il faudra abattre.

Après 68, c’est toute la France qui flirte et s’émoustille sur les chansons de Léo. Planquée sous la couette, la jeunesse écoute en douce :

« C’est extra…
Une robe de cuir comme un fuseau
Qu’aurait du chien sans l’faire exprès
Et dedans comme un matelot
Une fille qui tangue un air anglais
C’est extra… »

Mais celui qui est trop n’est jamais assez, et c’est lui qui se fait dézinguer par les « gauchistes » qui ne le trouvent plus assez à gauche, ou trop anar, trop libertaire…

Sa dernière apparition, il la fera en 1992 à la Fête de l’Humanité où il chante Les Anarchistes. Un testament, en somme.

Fidèle à ses idées, Léo Ferré refusa toute sa vie les honneurs et les hochets. Il refusa le Grand Prix de la chanson française, refusa d’être fait commandeur des Arts et des Lettres par Jack Lang et envoya promener l’entourage de Mitterrand qui lui offrait un orchestre symphonique en échange de son soutien. Jamais Léo Ferré ne se serait vendu, ni pour un titre, ni pour un poste, encore moins pour une mousse à raser, une boîte de sardines ou des dragées contre la constipation. Jamais il n’aurait cédé sur son éthique ou sur ses droits. Jamais il ne se serait vendu à une marque de lunettes même s’il clignait des yeux.

Alors disons-le : les ayants droit de Léo Ferré sont des salauds et des traîtres qui mériteraient d’être déchus de leurs droits.

Voir en ligne : http://www.bvoltaire.fr/mariedelaru...