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Le totalitarisme en France

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

unnamedIl existe deux types de totalitarisme. L’un est le totalitarisme ouvertement violent. Celui incarné par Benito Mussolini et Adolf Hitler dans la première moitié du XXe siècle. Celui incarné aussi par Lénine, Staline, leurs successeurs et leurs disciples : Mao, Fidel Castro, Ho Chi Minh, Pol Pot, la dynastie des Kim en Corée, quelques criminels …

L’autre est moins violent en apparence et tente de se donner des allures démocratiques, ouvertes, souples, mais il n’est rien de tout cela.

Le premier a, pour l’essentiel, disparu de la surface de la terre, non sans avoir commis un génocide et quelques autres crimes contre l’humanité : plus de cent millions de morts à son actif.

Le deuxième, lui, est florissant. Il est présent à des degrés divers dans la plupart des sociétés occidentales, et il y injecte son venin. Son objectif est le même que celui du premier totalitarisme : seuls les moyens dont il use diffèrent.

Son principal théoricien a été un communiste italien, Antonio Gramsci

Il a eu plusieurs maîtres à penser, tous imprégnés de la pensée de Karl Marx. Son principal théoricien a été un communiste italien, Antonio Gramsci.

On trouve chez Gramsci une notion essentielle qu’il importe de bien comprendre : la notion d’hégémonie, que j’utilise dans mon dernier livre, Voici revenu le temps des imposteurs*.

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Gramsci disait que le capitalisme et ses dogmes régnaient sur les esprits au début du XXe siècle dans le monde occidental, et que la seule possibilité de vaincre pour les anticapitalistes était d’infiltrer les appareils de culture et d’enseignement, la production et la diffusion de connaissance et d’information jusqu’à parvenir à un effet de saturation faisant que l’ancienne hégémonie soit abolie et remplacée par une autre.

Ce travail d’infiltration a été fait ou est en train de se faire.

L’un des pays les moins touchés a longtemps été les États-Unis : cela a commencé à changer dans les années 1960, quand a émergé la « contre-culture » et que s’est enclenché ce que le philosophe Roger Kimball a appelé, symboliquement, la « longue marche ». Les résultats sont visibles avec la présidence Obama. J’ai qualifié celle-ci de « désastre ». Le désastre survient, mais il s’est préparé pendant plus de quatre décennies dans les universités. Il subsiste des résistances, mais nul ne sait combien de temps elles pourront subsister.

L’un des pays les plus touchés a été la France. Les conséquences se voient tout autour de nous.

La France a longtemps été un pays d’économie mixte et dirigée : c’est un pays où des scléroses multiples font que les seules entreprises encore viables sont celles qui usent de subterfuges pour délocaliser leurs activités ou, pour le moins, leurs comptes.

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C’est un pays où l’enseignement est tellement sinistré qu’on n’y apprend quasiment plus ce qui permet une intégration efficace des jeunes gens à un fonctionnement libre et dynamique : il reste des grandes écoles pour former une nomenklatura, mais ceux qui sortent de l’enseignement supérieur ont peu de choix, et s’ils ne deviennent pas enseignants eux-mêmes, ou fonctionnaires, peuvent devenir journalistes, déclassés ou chômeurs.

C’est un pays où l’information est elle-même sinistrée.

C’est un pays où la politique ne peut – c’est très logique en ce contexte – qu’être sinistrée, elle aussi. Et le paysage politique tel qu’il se présente le montre, hélas, très bien.

Le parti socialiste est à bout de souffle et, bien qu’il ait été l’un des rouages essentiels qui ont conduit à la situation présente, se trouve touché par un discrédit croissant. Ses subterfuges ne trompent quasiment plus personne. La gauche plus radicale est plus à bout de souffle encore que le parti socialiste.

Cela ne signifie pas que les idées socialistes ont disparu : elles sont, au contraire, omniprésentes dans le programme du FN, qui leur ajoute le nationalisme. Elles sont aussi omniprésentes dans ce qu’on appelle la droite modérée.

Dans ce contexte, Nicolas Sarkozy tente de faire son retour. Il n’a rien changé à ce que je viens de décrire entre 2007 et 2012. Je doute qu’il puisse changer quoi que ce soit désormais. J’aimerais me tromper, bien sûr…

© Guy Millière

Voir en ligne : http://www.dreuz.info/2014/10/le-to...