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Le Collectif du 5 juillet 1962 explique ses motivations

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Ce billet est une réponse à la tribune de Benjamin Stora et Gilles Manceron, qui revenait sur le premier texte de Jean-Pierre Lledo à ce sujet et disponible ici.



Le projet de pétition relatif aux massacres du 5 juillet 1962 à Oran relève d’une décision collective.

Nous sommes une douzaine de personnes décidées à en finir avec l’oubli par lequel cette tragédie est occultée depuis 51 ans. Nous venons d’horizons variés : Pieds-Noirs et leurs conjoints métropolitains, Oranais présents au moment des faits, ayant perdu ou non un proche dans ce massacre, citoyens français sensibles à l’accueil plus que discutable qu’ont subi nos compatriotes chassés d’Algérie en 1962.

Depuis l’été dernier, en quelques semaines, nous sommes parvenus à rédiger un texte et à le faire traduire en une quinzaine de langues. Nous avons obtenu le soutien de plus d’une centaine de personnalités françaises et étrangères dont un prix Nobel, un pianiste virtuose de réputation internationale, plusieurs universitaires dont des historiens reconnus, des personnalités importantes du monde de l’édition et des médias, sans oublier des citoyens algériens éminents, écrivains et responsables politiques. (1)

Nous avons tenu à mettre cette pétition en ligne pour le 30 août dernier, Journée Mondiale des Disparus. Notre objectif n’est pas d’instrumentaliser ce massacre à des fins partisanes mais d’obtenir sa reconnaissance officielle et son historicisation sans la moindre réserve, ce qui suppose l’ouverture de toutes les archives, notamment algériennes. La plupart des victimes du 5 juillet étant de nationalité française, il incombe à la France d’obtenir, de l’Algérie, l’accès à ces archives.

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Les historiens Benjamin Stora et Gilles Manceron mettent en cause notre démarche bien qu’ils n’aient jamais publié la moindre étude scientifique sur le massacre d’Oran. Leur texte est cosigné par un "contre-collectif" franco-algérien, hétérogène et sans autre légitimité. Sont cités quelques travaux relatifs à cet événement : le moins qu’on puisse dire est que ceux-ci sont restés jusqu’alors confidentiels.

Les références au livre, plaidoyer pro domo du général Katz, commandant alors la garnison française à Oran, relève de la plaisanterie. Citer la préface à ce livre de Charles Robert Ageron constitue une provocation dès lors que celui-ci évalue le nombre de victimes à quelques dizaines. Les proches des centaines de ces malheureux enlevés, égorgés, ensevelis au Petit Lac apprécieront. Expliquer exclusivement le déchaînement de violences du 5 juillet par l’action de l’OAS, les mois précédents, c’est exprimer une conception de l’histoire partiale et hémiplégique.

L’an dernier, le Président François Hollande a reconnu officiellement, au nom de la France, la répression du 17 octobre 1961 contre les Algériens à Paris. L’année précédente, alors qu’il n’était que candidat à la Présidence de la République, le même François Hollande a jeté, symboliquement, une gerbe de fleurs dans la Seine, en hommage aux victimes, en compagnie de son ami Benjamin Stora.

Nous ne demandons rien d’autre qu’une pareille reconnaissance, ne serait-ce que pour permettre aux familles des victimes, encore de ce monde, de pouvoir accomplir un travail de deuil, impossible à assumer depuis plus d’un demi-siècle. Ce n’est qu’à ce prix que l’on pourra enfin parler d’une "réconciliation des mémoires".

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Voir en ligne : http://www.huffingtonpost.fr/jean-p...