Était-il adjudant, ou dans une autre vie
Quelque bouledogue privé de ses envies ?
Un adjudant toujours caressant sa chicotte
Ou bien ce pauvre chien rongé par ses chocottes ?

Il en aurait alors gardé cet air vengeur,
Assénant ses questions de mépris ravageur,
Le regard acéré, les mâchoires crispées,
Le menton bien saillant, la denture escarpée…

Comme un petit malfrat, yeux fixés sur sa proie,
L’approchant de quelques reptations de lamproie,
Et de chaque avancée espérant l’avaler…
Mais Philippot est là, qui le laisse râler.

Paupière mi-close et le laissant s’agiter,
Il campe sur son siège, regard abrité,
L’autre s’époumonant, bavant bien davantage
Et remballant sa haine et comme fou de rage.

Notre bouledogue s’en ira bien contrit,
Restant tout con de n’avoir pas fini le tri :
A vouloir ferrailler avec plus fort que soi,
On tombera de haut ou bien on se rassoit.

L’implacable aboyeur, le français offensé,**
N’est pas de taille à lutter, toujours trop pressé,
Avec un Philippot dont l’équanimité
Le renvoie prestement à sa fatalité. (26/03/17)

* sur LCI ce jour. ** "Vous z’arrivez pas…" (par deux fois au moins)