Samedi soir, je zappais sur les chaînes d’info, quand je suis tombé sur une scène qui m’a « estomaqué », comme on dit chez moi : un zigoto masqué, en baskets, muni d’une barre de fer qui devait bien faire pas loin de deux mètres de long, tapait comme un sourd sur des CRS (ou des gendarmes, je ne suis pas spécialiste) qui se protégeaient comme ils pouvaient, les pauvres, avec leur bouclier. Au bout d’un moment, le frappeur compulsif, sans doute fatigué par un effort pour lui inhabituel, s’en est retourné vers sa bande de pieds nickelés, tranquille comme Baptiste…

Et tranquille, il pouvait l’être, parce qu’il savait qu’il ne risquait rien, lui. Ce n’est pas les forces si mal nommées « de l’ordre » qui allaient s’aventurer à lui courir après, l’attraper, lui fiche une bonne trempe, voire plus si affinité, et l’embarquer dans leur panier à salade pour le mettre un moment à l’ombre. Surtout après la mort de Rémi Fraisse, le « martyr du barrage de Sivens ». Parce que la consigne, elle est vraie depuis que Malik Oussekine a failli faire sauter la République, mais elle est encore plus d’actualité aujourd’hui, n’est plus « l’ordre républicain, par tous les moyens légaux, et ceux qui l’enfreignent le font à leurs risques et périls », mais « surtout, pas de bavure, ne tuez personne, ne blessez personne, même pas une égratignure, et fournissez la vaseline s’ils ont oublié d’en amener » !

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Et puis, mardi, il y a eu à l’Assemblée Nationale un épisode surréaliste, d’ailleurs très peu commenté par les béni-oui-oui médiatiques, et pour cause, ils étaient trop occupés à dénoncer les propos "insupportablement racistes" de l’abominable Willy Sagnol, l’entraîneur de foot de Bordeaux : l’écologiste et malgré tout députée Cécile Duflot a tenté d’imposer (sans succès, heureusement, mais quand même) une minute de silence en mémoire du défunté du barrage !

Pour ceux qui en douteraient par haine congénitale des flics, ce jeune homme a été tué par des gendarmes dans l’exercice parfaitement « républicain » de leur fonction, que dis-je fonction, de leur devoir [1] Respecter une minute de silence pour cette mort, plus accidentelle qu’autre chose, c’est avaliser l’idée que le défunt était un gentil, et les gendarmes des méchants, qu’il avait raison, et l’État et ses représentants dûment élus tort, qu’il était un résistant, et les autres rien de moins que des ersatz de SS. Le monde à l’envers !

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Alors quelles leçons tirer de ces deux événements ?

D’abord que nos policiers, gendarmes, militaires, sont traités avec moins de considération que les animaux de compagnie par les mêmes élus qui, de coups de menton en décisions martiales, les conduisent à sacrifier leur vie pour la France. Ce qui n’empêche pas nos courageux représentants de réduire les budgets de la Défense, c’est plus facile que de s’attaquer aux régimes spéciaux, au point que les militaires doivent se payer eux-mêmes leurs gilets pare-balles, et que les gendarmes ne peuvent plus sortir de leurs casernes, faute de dotation en carburant. Le mépris… mais, quand un flic meurt, on compense en lui offrant une cérémonie funéraire aux Invalides, on n’en est pas à une dégueulasserie près.

On pourra aussi se demander à quoi cela sert de faire encadrer les manifestations par des « forces de l’ordre », si celles-ci (sauf quand il s’agit de taper sur la manif pour tous, bien entendu, puisqu’il est vital d’empêcher une bande d’homophobes catho réac facho de renverser la République) non seulement regardent, l’arme au pied, les casseurs se livrer à leur sport favori, le caillassage de vitrines, mais en plus servent de punching ball aux gentils manifestants, sans avoir le droit de riposter ?

On devrait enfin se poser une question très politiquement incorrecte : comment se fait-il qu’il y ait des Français assez cons, assez inconscients, assez neuneu, assez bobo, assez salauds, pour élire des écologistes ? Entre nous, quand vous les voyez, les Duflot, Mamère, Pompili, Cosse, de Rugy et autres, ils sont à tout casser 2000 adhérents, représentant autant de courants, de bisbilles, d’intérêts, de mesquineries, de magouilles politicardes, de foldingueries… Ce sont ces gens-là qui sont en train d’imposer leurs idées débiles à 60 millions de Français !

Franchement, quand on assiste au triste spectacle qui nous est donné, c’est à se demander si la Démocratie a encore un sens… Et en plus, on voudrait "l’offrir" au monde entier. Sacré cadeau !