Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

KLECH ABDELKRIM - PARCOURS ORDINAIRE D'UN HARKI ORDINAIRE

, par  popodoran , popularité : 3%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Par Michel DELENCLOS chercheur en histoire – Biographe

Souffrant du diabète qui impose déjà un combat pour la survie, a fait preuve, tout au long de sa vie, d’un altruisme rare.

 KLECH AbdelKrim (1950-21.09.2016) est décédé au CHU d’Amiens puis, il est inhumé au cimetière ouest rabit à Narbonne, le 24.09.2016, fils de Harki, frère de Khaled.

 En 1962, il quitte l’Algérie pour la France. Il connaîtra le camp d’hébergement de Saint-Maurice l’Ardoise puis, celui de Rivesaltes. Son père, sergent dans l’armée française, réclamera toute sa vie, sa réintégration dans l’armée française, en vain. Alors, il s’occupera d’une plantation d’arbres.

 Par la suite, il termine sa carrière comme agent de service à la mairie de Narbonne, il décédera en début de l’année 1997. Klech épouse Aïcha Mafid née en 1956 qui lui donnera 3 enfants dont son fils, Lazari, aujourd’hui âgé de 24 ans.

* En 1981 Klech Abdelkrim participe au blocage de l’aéroport de Marignane pour empêcher le licenciement de deux fils de harkis.

* En 1986, il soutient des grévistes de la faim, dans les Bouches-du-Rhône. En 1987, il marche avec eux, d’Avignon à Paris.

* En 1991, ils bloquent, durant 2 mois, l’autoroute A 96.

* A partir du 21.08.1997, Klech Abdelkrim prend la tête de la lutte pour la reconnaissance des droits des Harkis. Klech Abdelkrim prend alors part à sa première grève de la faim devant l’Assemblée nationale.

 Klech Abdelkrim fera sept grèves de la faim. Il fait remarquer : «A chaque fois, on nous envoie un sous-fifre qui nous offre des emplois au cas par cas, alors que nous luttons pour une reconnaissance. On m’accuse d’être manipulé mais je demande simplement justice.

 Notre cause a le soutien de l’opinion publique. Je me battrai pour que l’année 1998 soit celle où on réglera définitivement le problème des harkis. ». Président du «CNJPH» (Conseil National Justice Pour les Harkis).

* Le 07.10.1997, «La Croix» nous apprend que c’est le statu quo pour les six des sept fils de harkis en grève de la faim depuis 45 jours et qui ont reçu le 04.10.1997 la visite d’un millier de personnes venues de toute la France soutenir les grévistes.

 Selon Klech Abdelkrim, les harkis persistent dans leur demande : rencontrer le Premier ministre, Lionel Jospin. Outre la reconnaissance par la France de l’exclusion dont ils sont victimes depuis 35 ans, les harkis veulent également bénéficier du dispositif de la loi emploi jeunes, dont ils sont écartés en raison de leur âge. A ce titre, ils demandent «une solution globale, non des solutions au cas par cas ».

 A la mi-novembre 1997, en pleine grève de la faim, il reverra sa femme alors au chômage et ses trois enfants.

* Le 07.10.1997, six des sept fils de harkis cessent leur mouvement de grève de la faim. Il est alors rejoint par trois autres personnes, deux hommes et une femme qui, comme lui, veulent obtenir du Premier ministre une déclaration solennelle reconnaissant la responsabilité de la France à l’égard des harkis.

1

* Décembre 1997  : sur l’esplanade des Invalides : Klech Abdelkrim pendant sa grève de la faim réclamant «Justice pour les Harkis. Halte à l’indifférence.».

* le 23.12.1997 signataire de l’Appel "Justice pour les harkis" se retrouvera tout seul, sous sa tente.

* Les 04 et 05/04/1998 à Nice, il témoigne lors du colloque du «CEPN» sur la "Réécriture de l’histoire", animé par J. Revel-Mouroz.

2 k haled_klech-b2f3c

Manifestation de harkis : au centre : A. Klech.

 En juin 2000, Klech Abdelkrim est de nouveau à Paris où il entame une nouvelle grève de la faim. A ce sujet, son épouse Aïcha confie au «Parisien»

* le 12/06/2000  : «Malgré les promesses, presque rien n’a été fait pour nous. Nous sommes et restons des parias. La France nous a laissé tomber. Quant aux élus, ils ne se souviennent de nous que lors des campagnes électorales parce qu’on vote…». 

* Le 25/09/2001, à la suite de la 1ère journée nationale d’hommage aux Harkis, présidé par Jacques Chirac, il confie : «C’est une honte, quand oseront-ils nous demander pardon ? Il doit y avoir repentance de l’Etat français.».

* Le 20/11/2001 «l’Humanité» titre «Trois "petits" candidats de plus aux présidentielles.» : Klech Abdelkrim se porte candidat pour briser les murs de l’indifférence sociale et de la solitude communautaire de l’isolat harki.

* Le 18/03/2002, Laurent de Boissieu de «La Croix» nous rappelle que Klech Abdelkrim avait postulé comme candidat à l‘élection présidentielle de cette année 2002. Tout comme un autre Français d’Algérie (*), il n’obtiendra pas les signatures requises.

 Il avait été alors, soutenu par le Collectif national Justice pour les harkis et leur famille.

* Le 20/03/2002 à la suite de sa déclaration dans le quotidien algérien "El Watan", l’association "Agir 13" se sépare du Collectif, se désolidarisant ainsi totalement de ses propos tenus.

* Le 11/02/2006, Georges Frèche, membre du bureau national du «PS» et président du Conseil régional du Languedoc-Rousssillon, qualifie les Harkis de : «vous êtes des "sous-hommes, vous n’avez aucun honneur, dégagez !".

* Le 17/02/2006, à l’initiative du Collectif national Justice pour les Harkis et leurs familles, des enfants de harkis campent jour et nuit devant le siège national du "PS". Ils dénoncent alors les propos inqualifiables de G. Frèche.

*Le 04.03.2006, à Paris, avec d’autres présidents d’associations de harkis, Klech Abdelkrim participe au colloque organisé notamment par la "LDH", «Harkis et droits de l’homme» et l’association «Coup de soleil» 1956-2006 : 50 ans, les harkis dans l’histoire de la colonisation et ses suites.

* Le 25.03.2006, Klech Abdelkrim signe le communiqué de presse dans lequel les Harkis appellent notamment à "Dénoncer l’attitude inqualifiable de M. Frèche et demander des sanctions à la hauteur de l’insulte et de l’affront faites aux Harkis". Réclamer réparation des discriminations d’Etat. Les harkis se regrouperont rue de Solférino au siège du "PS".

* Le 30.11.2006, le premier procès intenté contre G. Frèche se tient à Montpellier. Le 31/03.2007, dans un discours tenu dans son QG de campagne, Nicolas Sarkozy apporte son soutien aux harkis : "Si je suis élu, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacres des harkis et d’autres milliers de musulmans français qui lui avaient fait confiance, afin que l’oubli ne les assassine pas une nouvelle fois…Vous êtes, vous les enfants de harkis, les premières personnes vers qui nous devons engager une politique de discrimination positive..."

* Le 01.04.2009, la Cour de cassation confirme la relaxe de G. Frèche. Devant cette sentence, Klech Abdelkrim prône : "Il faut compléter l’Article 5 de la loi du 23.02.2005, il faut affirmer et définir les sanctions pénales. On ne peut pas continuer à nous insulter en toute impunité".

4 Zohra-Aridj-2

Le 22.09.2012  : au camp de forestage du hameau de la Baume, avec l’association «Justice pour les harkis ».

De gauche à droite : l’historien Jean-Jacques Jordi, Zohra Aridj, Abderrahmane Moumen, Heddab, Malika Meddah, Kader, Michel, Klech Abdelkrim (photo diffusée par le site «Harkis Dordogne»).

3

* Le 13.06.2015  : Abdelkrim Klech lors des assises à Saint-Laurent des Arbres

KlechAridj

Zohra Aridj et A. Klech. (Photo reproduite sur le site «Harkis Dordogne» en hommage rendu par Z. Aridj à Klech Abdelkrim.)

HymneNational

«Ils ont cru en la parole de la France. Souvenez-vous Français. Les fils de harkis abandonnés aux assassins du «FLN» ont tous été égorgés. ». (Mouvement Harkis).

Hymne national des harkis en hommage à notre frère Abdelkrim Klech.Le 25.09.2016  : diffusion de cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=L9zKTDKAVgk

 Le Premier ministre, Manuel Valls, apporte sa contribution : "Abdelkrim Klech, combattant obstiné de la cause harki, vient de nous quitter. Un grand homme qui forçait le respect".

Hollande25

* Le 25.09.2016  : F. Hollande, lors de son allocution, à l’occasion de la «Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives. ». Aïcha Klech, épouse d’Abdelkrim, dans «Le Parisien» du 12.06.2000 soulignait ce comportement notoire : "Quant aux élus, ils ne se souviennent de nous que lors des campagnes électorales".

Stora25

* Le 25.09.2016  : Benjamin Stora, lors de l’émission sur «Paris-Jaffa», est interviewé par Paul Amar, à propos de l’hommage, rendu ce jour, aux Harkis et forces supplétives, par F. Hollande.

http://www.I24news.tv/fr/tv/revoir/I24newsfr/x4uo3od

(*) VALLAT Jean-Félix né le 16.09.1950  à Thiersville (Algérie française). Soutenu par le Comité de liaison des associations nationales des rapatriés d’Algérie.

1

Retour DELENCLOS Michel. Chercheur en histoire. Biographe.Auteur de «19 mars 1962 ? Waterloo ! » - Prix d’Histoire..

- Sources et références :

Bibliothèque nationale de France «BNF» : Titre : Harki, un traître mot (images animées). Réalisatrice : Marie Colonna. Participants : Abdelkrin Klech, Amar Nahal, Robert Hamada…Sujet : «Harkis Algérie 1954-1962 (Guerre d’Algérie) – Rapatriement forcé. Thème : Histoire.

De M. Harbi et B. Stora "La guerre d’Algérie 1954-2004", Ed. R. Laffont, 2004-

Les Fonds de Saïd Merabti : 1982-2005 : (http://www.generiques.org/images/pdf/inventaires/53.pdf ).

Voir en ligne : http://popodoran.canalblog.com/arch...