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Journée de la francocacophonie

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Dans le dédale de scoops percutants, on a découvert une « Journée internationale de la francophonie », ce 20 mars. Fichtre ! Alain Juppé, dans un quotidien national, y va même de sa chronique, louant notre patrimoine, mais mieux encore, « une chance pour le monde » !

Je ne sais si on prend les vessies pour des spots, mais cette célébration ressemble à un pitch au second degré. Tenter de booster la vieille langue française avec la méthode Coué est un challenge qui relève du dream. À moins que les innombrables greffes anglaises lui confèrent un label international qui renvoie les interprètes au chômage, terme spécifiquement tricolore et dont la traduction en langue shakespearienne, par trop longue – unemployment – n’aurait aucun impact sur les banderoles et reste inadéquate aux slogans binaires des manifestants. Cependant, l’anglais devenant désormais et enfin obligatoire au concours de l’ENA, et donc compréhensible par les futurs ministres et leurs chefs de cabinets, le terme de strike, particulièrement plus incisif que grève – qui évoque par ailleurs malencontreusement le farniente -, pourrait bientôt s’afficher et s’entendre, porté par les flyers et clamé par les manifs d’étudiants toujours avides de termes exotiques !

Le sport, les affaires, l’économie, la mode, la publicité, la culture sont des anglicismophages compulsifs. Et la télé est leur complice accompli qui nous balance en prime time un remake, un thriller ou un one-man-show et, plus tard, des best-of en série. Heureusement, il nous reste les bêtisiers – et leur accent circonflexe, for the time being – et, pour le sport, la pétanque qui demeure un terme générique portant haut la spécificité sportive gauloise, à moins qu’elle ne devienne has been !

Bref, sortez un carnet et un Bic de votre attaché-case et notez, si vous le pouvez, pour contribuer à cette célébration de la francophonie, les termes anglais qui encombrent votre route médiatique, publicitaire et auditive. Vous risquez d’user votre bloc-notes ou votre stylo-bille, à moins que pris par la conquête pugnace des termes qui ont envahi et pollué notre belle langue, vous n’emboutissiez la voiture vous précédant lors de l’observation insistante d’une pub de lingerie féminine illustrée par un top affriolant, choc provoquant fort heureusement le déclenchement des airbags. Mais, consolation, le papier commun à remplir par les deux parties se nomme toujours joliment « constat amiable », qui peut être conjointement complété dans la bonne humeur, sauf si la voiture endommagée à cause de votre distraction se révèle être, hélas, un vintage rarissime !

Au hit-parade des termes les plus usités naguère, celui de flirter évoquait les délicieux dessins de Peynet. Mais pour les amoureux de notre langue et autres linguistes avertis, ce n’était que juste reconquête moderne de ce délicieux verbe de fleureter qui fleurait bon la tendresse précautionneuse mais déterminée…

Voir en ligne : http://www.bvoltaire.fr/henrigizard...