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Immigration, quels effets sur l’économie ?

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Atlantico : La plupart des études françaises quantifient un apport positif de l’immigration. Mais un long rapport du Migration Advisory Committee anglais (voir ici) ouvre la voie à une analyse différente : au Royaume-Uni, les immigrés (et notamment les non-Européens) occupent des postes correspondant souvent à des emplois répondant à des besoins faibles, à des salaires très bas, et peu générateurs de richesses réelles.

L’apport en PIB/hab est donc proche de zéro. Cette analyse peut-elle au moins en partie se vérifier dans le cas français ? En quoi les études sur l’impact économique de l’immigration sont-elles biaisées ?

El Mouhoub Mouhoud : Cela dépend évidemment si vous considérez les récents flux d’immigration, ou les stocks totaux d’immigration. Si vous prenez l’intégralité de tous les migrants de France qui se sont succédés, vous allez avoir un niveau de qualification relativement bas que la moyenne nationale. Ceux qui sont arrivés dans les années soixante sont venus en France pour occuper des emplois dans des secteurs nécessitant une forte main d’œuvre, ils avaient pour la plupart un niveau de qualification très faible. Les cohortes récentes d’immigration sont en revanche beaucoup plus qualifiées. Mais si vous regardez dans l’ensemble, on se retrouvera avec une configuration d’immigrés occupant globalement des emplois peu qualifiés dans l’industrie et les services.

Les vagues récentes (à partir des années quatre-vingt-dix) ont tendance à occuper des emplois plus qualifiés. Et si ce n’est pas le cas, on est souvent dans une logique de déclassement, avec une productivité supérieure à ce qui est nécessaire dans les emplois où ils exercent. Les frais pour émigrer sont devenus prohibitifs et supportés par les migrants. Auparavant, les coûts pour immigrer en France étaient souvent pris en charge par les entreprises. L’immigration est maintenant autonome. Et plus vous êtes qualifié, plus vous avez de chances d’émigrer. La plupart des études économiques le montrent. Cela amène même une incitation dans les pays d’origine à s’éduquer pour pouvoir ensuite émigrer.

Olivier Marteau : Le point de départ de toute analyse de l’immigration doit se baser sur sa nature, qui biaise souvent les études. L’immigration en France part d’abord d’une volonté de l’Etat, qui est responsable de ce phénomène. C’est une immigration de peuplement "étatique" et non pas de travail "capitalistique".

La nature des emplois occupés par les immigrés, et leur faible qualification, est la conséquence de la raison d’être de cette immigration. Comme elle est de peuplement et qu’elle n’a pas été pensée dans une optique de travail, on n’a pas forcément exigé des immigrés qu’ils aient des qualifications. L’immigration avait plutôt pour but de donner du travail aux services publics. L’INSEE indique qu’il y a environ 180 000 immigrés rentrés en France chaque année sur la dernière décennie ; 85% proviennent de l’immigration familiale (et 15% pour le travail). 90% sont d’origine africaine et asiatique (ce qui signifie surtout la Turquie), et 10% originaires de l’UE. D’après l’INSEE, là encore, seuls ces 10% ont un niveau de qualification au moins équivalent aux autochtones…

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Voir en ligne : http://www.atlantico.fr/decryptage/...