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Fillon pas noir, Canard pas blanc !

, par  NEMO , popularité : 7%
NJ-Ile de France
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Je l’ai déjà dit et redit ici : pour moi, Fillon est cuit, archi cuit. Quand bien même un miracle le porterait à la présidence de la République, son parcours deviendrait alors un chemin de croix. Fillon président ne pourra pas appliquer son programme, parce que la gauche, qui, à défaut de construire, est experte en démolition, cassera dans la rue la légitimité que les urnes lui auront apportée.

Il n’empêche que le cas Fillon, pour sordide qu’il soit, m’a inspiré quelques réflexions et analyses, que je vous livre pour ce qu’elles valent.

D’abord, et n’en déplaise aux Français qui souhaiteraient que leurs représentants se contentent de vivre d’eau fraiche et de l’amour qu’ils inspirent au peuple, pour faire de la politique, dans un système démocratique de la taille de la France, il faut des sous, et encore des sous. Ce n’est pas pour rien que la plupart des scandales qui ont entaché nos républiques successives (mises à part les histoires de cul), sont liées à des financements irréguliers. La première préoccupation d’une formation politique, des élus et des militants, c’est de trouver de l’argent. Une campagne sérieuse pour un candidat à la députation, c’est autour de 100.000 euros, à multiplier par le nombre de circonscriptions. Fillon est en campagne depuis plus de trois ans. Il a sillonné la France et la Navarre. Il n’a pas été transporté par des anges, il n’a pas couché sur une botte de paille dans une grange, il s’est restauré comme vous et moi, il a payé le coup à ses supporters… Evidemment, avec la pudeur qui caractérise les Français et la relation malade qu’ils ont avec l’argent, jamais un homme politique n’avouera qu’il ne s’en sort pas avec ses seuls émoluments légaux, ou, s’il le fait, comme Guaino ou Colomb, c’est au risque de se faire lyncher… Pour ma part, j’aimerais mieux qu’il y ait nettement moins d’élus (577 députés et plus de 300 sénateurs, pour faire quoi ?), qu’on les paie royalement, mais que l’on fasse passer le goût du pain à ceux qui seraient pris la main dans le pot de confiture.

Ensuite, il y a le Canard Enchaîné, temple de la vertu républicaine. Les pères « la morale » (sélective) justifient le procédé employé, dit « feuilletonage » (mot inventé pour la circonstance), comme étant une spécialité du canard depuis qu’il existe, et que le volatile, dont la probité ne saurait être mise en cause, appliquerait à tous les pourris de la Terre, sans distinction et sans parti pris aucun. Hé bien, s’il y a plus de quarante ans que j’ai renoncé à acheter ce torchon, c’est justement pour ne pas cautionner ce procédé. Parce que ce fameux « feuilletonage » me rappelle celui dans lequel étaient passés maîtres les « employés » de la Carlingue, rue Lauriston. Une torture à répétition (qui pour n’en être que morale n’en est pas moins insupportable), appliquée avec sadisme et une jouissance malsaine, par des pseudo journalistes dont l’activité principale « d’investigation » est de décacheter des lettres de dénonciation, et « d’arranger » leur contenu pour qu’il soit le plus accablant possible pour leur victime. Il n’était que de voir la jubilation manifeste du rédacteur en chef du canard, présentant les nouvelles « preuves », soigneusement tournées pour qu’elles scandalisent le populo, qui allaient encore plus enfoncer le pauvre Fillon. C’est dégueulasse, c’est puant, c’est à vomir, cela me rappellerait presque « les heures les plus sombres de notre Histoire » (là, je rigole).

Et puis, je voudrais profiter de la présentation plus que tendancieuse, par le même canard qui lave plus blanc, des rémunérations « astronomiques » encaissées par madame Fillon, pour vous rappeler un autre scandale, un vrai, un énorme, et qui devrait nous mener sur les barricades : le racket d’État que, salariés, nous subissons. Lorsque le canard affirme que madame Fillon a touché près d’un million d’euros venant de nos impôts, et que c’est très vilain, il se garde bien de préciser qu’environ la moitié de cette somme est retournée immédiatement à l’État sous forme de cotisations patronales et salariales. Il oublie (ou il préfère ne pas le mentionner, pour rendre le forfait encore plus abominable), que sur la moitié restante, une partie est allée à l’impôt sur le revenu, et que le reliquat a subi les ponctions de la TVA pour les achats et travaux effectués par les Fillon (dont l’entretien du manoir familial, qui doit coûter une blinde)… Pour un peu, c’est l’État qui devrait rembourser de l’argent à Pénélope !

Enfin, une petite surprise : la semaine dernière, j’avais écrit, tout soupçon partisan de ma part exclu, que le seul qui pourrait remplacer au pied levé Fillon était Sarkozy. Comme par hasard, le juge Tournaire, connu pour son impartialité de gauche et son intransigeance de droite, l’envoie cette semaine en correctionnelle. Quelle coïncidence !