Moi, quand tout le monde se met à taper sur quelqu’un, ça doit être mon « esprit de contrariété », comme disait ma grand-mère, j’ai envie de le défendre. Bon, c’est vrai, pour Copé, ça va être dur. Mais on peut quand même essayer…
J’ai donc lu attentivement le « dossier » du Point, et j’y ai trouvé deux ou trois choses qui m’ont mis la puce à l’oreille.

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D’abord, alors que le « dossier » supposé accabler le président de l’UMP s’inscrit en énorme à la Une de l’hebdomadaire, ni le Directeur du Point, Franz Olivier Giesbert, ni Etienne Gernelle, le rédacteur en chef, n’en font le sujet de leur édito respectif. Il aurait été pourtant d’usage qu’au moins l’un des deux présente l’enquête aux lecteurs, en soulignant le sérieux et l’impartialité du travail accompli, en apportant un éclairage personnel, bref, en parachevant l’hallali... Cette absence est d’autant plus remarquable que FOG s’est fait une spécialité de taper sur Copé chaque fois que son aversion pour Sarkozy lui en laisse le loisir.
Hé bien moi, que voulez-vous, je ne peux pas m’empêcher de penser que quand on prend autant de soin à envoyer les autres devant et à rester à l’abri derrière, c’est qu’on a peur de marcher sur une mine.

Et puis, il y a le « dossier » lui-même. Pour moi, dans cette prétendue enquête du Point, il n’y a rien. Copé a fait travailler des amis à lui. Allons bon ! Vous auriez voulu quoi ? Qu’il demande à l’une de ces innombrables agences affidées du PS de prendre en charge la com de l’UMP ? Tiens, par exemple à Stéphane Fouks, l’ami intime de Valls, Cahuzac et… DSK ? Ou à Ségéla, l’ami de Mitterrand et de… Sarkozy ? Les deux dirigeants de Bygmalion, eux, sont résolument de droite, et roulent ouvertement pour Copé, encore heureux ! Alors tout ce qui est derrière, ce sont des appréciations, des suppositions, des hypothèses, des approximations, des rapprochements, mais sans le moindre commencement de début de preuve concrète : des concurrents (non cités nommément) de Bygmalion auraient estimé que les prestations étaient facturées 20% de plus que le prix marché ! D’accord : quelle prestation, qu’est-ce qu’il y avait dedans ? Le petit four de 13,52 grammes, farine Francine, saumon de la Baltique pêché le 12 janvier, huile tournesol Fruit d’Or Omega 6 à 1,2 euros chez l’un, 1 euro seulement chez l’autre ? Des élus de l’UMP auraient considéré que…, Nicolas Dupont Aignan aurait quitté l’UMP à cause de… (le hic, c’est que NDA a démenti toute conversation avec les journalistes du Point à ce sujet, et réaffirmé que son départ était exclusivement politique). Et puis, le plus dégueulasse : dire, sans dire, tout en disant, que Copé roule pour les Qataris. On prend deux projets immobiliers traités par l’actionnaire de référence de Bygmalion avec le Qatar, on ressort la photo de Copé ministre du budget dans la piscine de l’homme d’affaires Ziad Takieddine (quoi d’étonnant, quand on sait le rôle de Takieddine dans les gros contrats d’armement passés par la France avec le Moyen-Orient ?), on avance que Takieddine travaille avec le Qatar, et on suggère que de l’argent (beaucoup d’argent, énormément d’argent… Combien ? On ne le dit pas) a circulé entre tout ce joli monde. Et avec rien, on monte une histoire plausible, mais en prenant bien soin de ne rien affirmer… il en restera toujours quelque chose, et c’est sans risque. A ce jour, le Qatar a acheté, entre autres, la moitié de Paris, les trois-quarts de Cannes et tout ce qui compte à Nice. C’est vous dire qu’avec les dessous de table qu’il est censé avoir touchés, Copé n’a plus besoin de faire de la politique !

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Alors, si Copé, sur la seule foi de ce « dossier » rien moins qu’accablant, doit être déclaré coupable, je suggère aux justiciers du Point, ainsi d’ailleurs qu’à tous les confrères qui l’ont dores et déjà condamné, de ne pas s’arrêter en si bon chemin, et, n’écoutant que leur vertu, de nettoyer une bonne fois pour toutes les écuries d’Augias. Et des enquêtes, il y en a plus à faire qu’un curé peut en bénir : tenez, sur les relations endogames entre le monde des affaires, le monde médiatique et le monde politique, et leurs conséquences sur l’intérêt public. Ou sur le détournement de fonds publics au profit d’associations qui ne sont en réalité que des sous-marins de partis de « gauche », n’en déplaise à toute notre bienpensance. Ou encore les syndicats et partis qui, à travers une noria d’organismes de formation professionnelle, se gavent allègrement du 1% patronal (31 milliards d’euros, rien que ça !). Quant aux emplois municipaux fictifs de permanents politiques, ils continuent à croître et embellir en dépit des condamnations-spectacles que l’on nous sert de temps en temps, une vraie tarte à la crème… Ah, que la France morale est belle…