Avez-vous pris votre abonnement 2024 ? Non ! CLIQUEZ ICI !
Ou alors participez avec un DON


Découvrez des pages au hasard de l’Encyclo ou de Docu PN
A compter du 25 mai 2018, les instructions européennes sur la vie privée et le caractère personnel de vos données s’appliquent. En savoir +..

Colonel Bastien-Thiry , 11 mars 1963 , fort d’Ivry

, par  lesamisdegg , popularité : 7%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Il y a cinquante-cinq ans , le 11 mars 1963 tombait au Fort d’Ivry le colonel Bastien-Thiry, héros de l’Algérie française, fusillé sur ordre du de gaulle.

FORT D’IVRY A LA FRAICHE

« Tu n’étais pas un baroudeur, mon Colonel

Tu n’étais pas une figure légendaire

Ni un brillant stratège de la guérilla

Ni un seigneur du djebel.

Tu n’étais pas un fasciste

Ni un chouan pétri de traditions

Ni un automate sorti des camps viets

Ni un officier perdu d’orgueil.

Tu n’étais pas un para

Tu n’avais pas l’amour des combats impossibles

Ni le culte du Désespoir

Ni la vanité des soldats d’élite.

Tu n’étais pas révolutionnaire

Tu ne voulais la place de personne

Tu n’étais pas amer

La haine ne couvait pas dans ton cœur

Ni le dégoût dans ton regard

Ni l’insulte dans ta bouche.

Non.

Tu n’étais qu’un homme paisible

Calme, honnête, responsable

Un chrétien réfléchi et pur

Un officier consciencieux

Un jeune savant, technicien appliqué

Qui menait la vie de tout le monde

Entre sa femme et ses filles…

Mais un jour…

Un jour a cessé la paix civile.

Car l’Orgueil est entré dans la cité

Pour étrangler la Patrie au nom de la Patrie

Pour lacérer les drapeaux au son des fanfares

Pour décapiter l’armée qui était la Force de la Nation

Pour épurer la Fonction qui était l’Élite de la Nation

Pour soudoyer l’Église qui était la conscience de la Nation

Pour tromper les masses qui étaient la Nation même

Pour appeler chaque défaite un triomphe

Chaque crime un miracle

Chaque lâcheté un fait d’armes

Pour appeler la comédie Droiture

L’impuissance, Fermeté

L’Abandon, Succès

La Haine Modération

L’indifférence, Lucidité

Et les Plébiscites Référendums

Toi, on t’avait appris

Qu’une parole ne se reprend pas

Que la France est une et indivisible

Que la loi est la même pour tous

Que la télévision est à tout le monde

Et bien d’autres choses encore,

Tu as vu tous les grands

Tu as vu tous les responsables

Tu as vu tous les dignitaires

Protester mollement, d’abord

Et puis se taire bien vite

Dès qu’ils ont senti le bâton.

Et tu n’as pas compris qu’ils étaient lâches

Car tu ne t’étais jamais parjuré

Car tu n’avais jamais hésité et menti

Ta vie était droite comme l’horizon des mers

Et tu regardais le soleil en face.

Les généraux pouvaient empêcher la France de mourir

Et aussi les fonctionnaires

Et aussi les évêques

Et aussi les professeurs

Les députés

Les magistrats

Et aussi les grands bourgeois

Les financiers

Les journalistes

Mais ils ont préféré la servitude

Ils ont vendu leur liberté trente talents

Ils ont acheté trente talents le droit

De survivre à leur Patrie

Pour continuer à ramper comme des vers

À grouiller comme des cloportes dans les ruines d’un monde en flammes.

Alors toi, mon Colonel

Un citoyen inconnu, un patriote inconnu

Tu as senti ton heure venue

Tu es devenu le glaive

Tu as frappé devant Dieu et les hommes.

On t’a traîné devant les juges

Pour une parodie de procès

Où des robots vêtus d’hermine

Petits fonctionnaires des abattoirs

Choisis sur mesure par le Prince

Au nom du peuple français

Ont ri de tes paroles

Bouché les oreilles à tes explications

Et t’ont condamné de leur voix mécanique

A quitter la comédie humaine.

Tu les gênais, toi qui ne jouais pas

Tu les salissais, toi qui étais pur

Et ta voix nette et claire

Témoignage de l’Histoire Eternelle

Il fallait l’étouffer pour qu’on cessât de voir

Les fronts rouges et les âmes sales

Des courtisans chamarrés

Affolés par ton audace d’homme libre.

Adieu, Brutus.

Tu es mort, un chapelet tressé dans tes doigts

Sans haine et sans colère comme un héros paisible

Il s’est trouvé des soldats pour t’abattre

Ils t’ont couché dans l’herbe du fort

Et ils ont basculé ton corps dans une fosse

Sous la pluie fine de l’aurore

Ils ont joué aux dés ta tunique bleue d’aviateur

Déchiré ton ruban rouge

Et dispersé tes galons d’argent et d’or au vent de l’Histoire.

Et ils ont cru, les déments

Que ta mémoire piétinée

Ton souvenir effacé par décret

Se tairait à jamais la voix d’un homme.

Alors que ta mort tranquille

Nous rendait un dernier service…

Regarde-nous mon Colonel

Du haut du paradis des croyants

Situé à l’ombre des épées :

Regarde-nous

Tu as maintenant dix mille fidèles

Que ton martyr d’officier

A rendu à la lumière ;

Qui jurent devant Dieu

De faire éclater nos chaînes,

Et de révéler ton image

Un jour au soleil d’été

Dans l’avenue qui portera ton nom

Des milliers d’hommes aux yeux fiers

Défileront d’un même pas

Guidés par les clairons de la postérité

Et d’un seul geste, au commandement,

Croiseront le regard de ton effigie

À jamais sanctifiée par les hommes.

Dors maintenant, mon Colonel,

Tu es entré dans la paix…

Mais qu’ici-bas sur la terre

La malédiction demeure…

Que ton sang retombe sur les têtes

Des Pilate et des Judas

Qui poursuivent leurs vies d’insectes

Au prix d’un forfait si grand…

Et que nos larmes brûlantes

De douleur et de colère

Fassent jaillir de la terre grasse d’Europe et d’Afrique

La race nouvelle d’Occident…

Merci pour tout, mon Colonel

D’avoir vécu en français

Et d’être mort en Officier.

Car le moment est venu

Où après un tel exemple

Tu vas nous obliger à vaincre…« 

Jean de BREM

Jean Nicolas Marcetteau de Brem, dit Jean de Brem, né le 2 août 1935 à Paris , tué par la police le 18 avril 1963 à Paris, journaliste, officier parachutiste français et militant de l’OAS.

http://lesamisdalgerianie.unblog.fr...]

JPEG - 124.3 ko

l’éxécution du 11 03 1963 http://lesamisdalgerianie.unblog.fr...]

JPEG - 72.7 ko

le carré des suppliciés

Voir en ligne : http://lesamisdalgerianie.unblog.fr...