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Bloc-notes : la révolte des oubliés de la démocratie

, par  Ivan Rioufol , popularité : 6%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

La révolution des dupes (1) se fera sans eux. Les oubliés de la démocratie se révoltent. Ces enracinés auraient pu espérer reprendre espoir, après la déroute d’une oligarchie insensible à leurs tourments existentiels. Mais l’histoire, habilement détournée par Emmanuel Macron, s’est arrêtée à mi-chemin. D’un coup d’épaule, le président a fait s’effondrer le vieux monde politique  ; il ne tenait qu’à un fil. Il faut reconnaître au chef de l’État d’avoir réussi là, sans heurts, un bouleversement jubilatoire. La duperie est dans le jeu de bonneteau qui va faire entrer dimanche à l’Assemblée une jeune classe privilégiée semblable à l’ancienne, le professionnalisme en moins. La démocratie malade croyait avoir trouvé son rédempteur. Or le mal va s’envenimer. Parce qu’une partie du peuple a décidé de ne plus jouer le jeu (51,29 % d’abstentions au premier tour des législatives), une majorité absolue de sièges est promise à La République en marche (LREM), choisie dimanche dernier par 15 % des inscrits (32 % des voix). Le " bougisme" rafle la mise.

Une régression démocratique est à craindre. Un fort sursaut de participation est peu probable, au second tour, chez un électorat populaire retiré sur l’Aventin. Le déséquilibre dans la représentation nationale va s’aggraver. Il n’empêche pourtant pas des Républicains égarés de vouloir pactiser avec l’hypermajorité, rendue possible par un scrutin majoritaire à deux tours désormais explosif. Qui voudra entendre des voix dissonantes les trouvera moins chez les députés, majoritairement acquis à la pensée dominante, que sur les réseaux sociaux ou dans les rues. Quant au divorce entre les élites et le peuple, socle de la défiance, il sort renforcé par la sociologie des candidats LREM. Selon une étude (Cevipof), 68,6 % sont issus des classes supérieures. Les ouvriers, employés, artisans commerçants ne forment que 8,5 % des rangs de cette caste.

Des grévistes du vote ont pu choisir, certes, de ne pas faire obstacle à la valse des rentiers de la politique, insufflée par Macron.

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...