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Bloc-notes : comment répondre à la France en colère

, par  Ivan Rioufol , popularité : 4%
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« Bloc-notes : comment répondre à la France en colère »

La France est la perdante du pénible débat, mercredi, entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. La foire d’empoigne a montré la gravité de la crise de la politique. Ce sont deux candidats immatures - Macron arrogant, Le Pen provocante - qui vont prétendre dimanche au pouvoir suprême. Ce délitement reflète le mal qui ronge la nation, vidée de son génie par quarante ans d’un lent décervelage visant à la rendre malléable. Macron est le produit du manichéisme officiel  ; il lui fait dire qu’il a accepté de se "salir un peu" en affrontant son adversaire. Le Pen est l’expression de l’exaspération de ceux qui veulent se faire entendre  ; cette impatience lui a fait refuser de jouer le jeu d’une confrontation policée. Le résultat n’est pas à la hauteur de la France ni de sa civilité. D’ailleurs, si 30 millions de téléspectateurs avaient suivi en 1988 le débat Chirac-Mitterrand, ils n’étaient plus que 15,1 millions l’autre soir. Ceux qui, écœurés, veulent quitter la politique (Pierre Lellouche, Henri Guaino, etc.) prennent acte de la fin d’une époque. Mais la transition s’annonce chaotique.

Les insultes et obscénités jetées sur Nicolas Dupont-Aignan après son choix, vendredi 28 avril, de rejoindre Le Pen sont aussi à l’image de cette campagne, médiocre et déloyale. Les "progressistes" trépignent de joie à l’idée d’annoncer, dimanche, la victoire de Macron : elle serait la revanche inespérée de François Hollande, son ombre tutélaire. Mais le bruit et la fureur qui ont accompagné l’ascension du prodige, aspiré par son ambition, ont accumulé des nuages noirs. Ils portent les souvenirs du lynchage de François Fillon et de l’hystérie des moralistes. Ceux-là assurent, devant les tueurs djihadistes : "Vous n’aurez pas ma haine". Mais ils la réservent à ceux qui veulent se protéger des fanatiques et en finir avec la faiblesse d’État. Pour avoir, après Marie-France Garaud, rompu le cordon sanitaire avec le FN, Dupont-Aignan subit la rage du Système piqué au vif. L’ébauche de recomposition politique a peu de chances de remporter cette élection déjà ficelée. Mais seule une union des droites fera obstacle à cette gauche redoutablement stratège.

Le Macron "antifasciste" manie les grosses ficelles laissées par François Mitterrand : il y a trente ans, il déclarait le FN hérétique afin d’asseoir la gauche sur une droite éclatée.

Liberté d’expression par Ivan Rioufol

Voir en ligne : http://blog.lefigaro.fr/rioufol/201...