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Bibliothèque Madeleine VIALETTES.

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
 

 HOMMAGES A MADELEINE VIALETTES

 

NOUS PROPOSONS AUX MEMBRES DU CERCLE DE LYON, DE DONNER DESORMAIS A LA BIBLIOTHEQUE LE NOM DE MADELEINE VIALETTES,

 en reconnaissance et hommage à celle qui en a été, de très longues années, son moteur et son âme. 

 

  Madeleine Vialettes nous a quittés.

Hommage de Philibert Perret, actuel Président du Cercle Algérianiste de Lyon.

Ecrit quelques jours après le décès de Madeleine.

 

Le Cercle de Lyon est de nouveau en deuil.

 

Le dimanche 8 mars 2015 Madeleine Vialettes s’est éteinte à l’hôpital de Fourvière, sur la colline qui domine Lyon, où elle avait été admise, quelques semaines plus tôt, et où elle avait passé le cap de sa quatre-vingt dix ième année.

 

Lorsque l’on dit de quelqu’un qui nous quitte « c’est une bibliothèque qui disparaît », c’est souvent vrai, mais jamais, cette expression, n’a été plus vraie, que ce jour-là, dans tous les sens du terme, quand on pense au travail de bénédictine que Madeleine a réalisé pour le Cercle Algérianiste de Lyon.

C’est elle, qui fut co-créatrice de la Bibliothèque située actuellement rue Bourgelat.

Elle la co-créa « ex-nihilo », à partir de rien, et s’est battue avec acharnement, pour la développer.

 

Elle assura jusqu’à une date très récente les analyses des ‘courriers de la Bibliothèque’, joints aux annonces des conférences du Cercle. Elle dévorait pour cela une quantité ahurissante de livres avant de les analyser et de nous faire profiter de ses analyses.

Quand ses forces physique déclinèrent, elle se fit apporter les livres à son domicile, sans en diminuer le nombre et veillait même (dit-on) à l’attribution des numéros d’inventaire. (son côté perfectionniste).

 

Par dessus tout, c’était elle, la Mémoire de la Bibliothèque. Une Mémoire ultra-rapide. D’accès instantané. (quelques nanosecondes). Elle connaissait fort bien les quelques 3000 volumes patiemment acquis, et le contenu de chacun. Elle savait les retrouver très vite, par une multitude de critères avec lesquels elle jonglait. (nom, titre, morceau de titre, auteur, éditeur, date de parution…)

Du temps réel. Sans l’aide de la moindre intelligence artificielle…….Mais avec une connaissance encyclopédique…….

 

La Bibliothèque de Lyon, doit tout à Madeleine. Ses contacts avec les universitaires, qui nous envoyaient des chercheurs…….ses contacts avec les libraires…….et les bouquinistes, avec qui, elle négociait admirablement les prix……

 

Nous pensons, en vrac, aux ‘causeries du jeudi’ qu’elle anima. (celle sur les Basiliques comparées de Fourvière et de ND d’Afrique). Nous pensons à ses participations aux AG, et aux conférences, auxquelles elle se désolait de ne plus pouvoir assister. Nous pensons à ses ‘déballages’ de livres et de revues, à Villeurbanne.

 

Mille anecdotes nous reviennent en mémoire, et la certitude d’avoir côtoyé quelqu’un d’exceptionnel, doué de volonté tranquille et de tenacité.

Madeleine n’était pas née sur la rive Sud de la Méditerrannée, mais fut vraiment blessée, j’en suis témoin, quand une quidame, voulant la ‘piquer’, le lui rappela, un jour, -bêtement-.

Elle aima passionnément Alger et l’Algérie, au moins autant que beaucoup de pieds-noirs. Et contribua à sauvegarder notre ‘Mémoire à tous en péril’, avec tact et intelligence, dans le domaine qui était le sien. Celui de l’esprit.

 

Elle formait avec son mari Pierre un couple qui partageait tout, une vie, des idées, des passions, des livres, des revues, des tableaux, des amis, une famille.

Nous assurons Pierre de toute notre amitié, dans les moments qu’il passe, maintenant, avec le souvenir de Madeleine. Un souvenir et plus encore : une présence presque réelle, par moment.

Nous lui souhaitons du courage, et partageons sa peine. Nous sommes « avec lui ».

Nous assurons aussi, les enfants et petits-enfants de Pierre et Madeleine de notre sympathie.

(suite1. Hommages à Madeleine Vialettes)

 

Nous vous disons Adieu, Madeleine, de la part des bibliothécaires, universitaires, chercheurs, étudiants de toutes nationalités, professeurs, curieux, repliés ou exilés d’AFN, qui grâce à vous et à la documentation patiemment accumulée des années durant, ont pu travailler, s’informer, découvrir, retrouver, s’émouvoir, s’étonner, apprendre, partager.

Ils vous disent tous « merci » pour ce que vous avez fait pour eux.

Sans compter, ni ménager vos forces.

Jusqu’au bout.

Madeleine, vous pouvez vous reposer en paix et d’où vous êtes, regarder sereinement le 10 de la rue Bourgelat. Tout continue..…Vous avez su y fédérer une équipe dévouée et compétente.

Vous restez, aux yeux de cette équipe, irremplaçable dans le domaine de la connaissance et du savoir où vous excelliez, (vous le démentiez…certes….). Mais, on a souvent entendu cette phrase : « on va le demander à Madeleine ……elle doit savoir, elle.. ». Un réflexe et une évidence.

Permettez, Madeleine, à vos amis de vous garder ainsi, « avec eux », longtemps dans leurs mémoires.

 

Philibert Perret.

Président du Cercle Algérianiste de Lyon.

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  Hommage à Madeleine Vialettes.

Souvenirs rassemblés par Pierre Vialettes, époux de Madeleine.

Ancien Secrétaire Général du Cercle Algérianiste de Lyon.

 

Née en métropole, dans l’Oise, le 25 janvier 1925, Madeleine Dandville est une algéroise d’adoption. Arrivée en Algérie en septembre 1939, débarquant sur les quais d’Oran, venant de Port-Vendres, elle suit sa famille et sa mère, nommée à Sidi-Bel-Abbès, (plus tard à Miliana), directrice d’une EPS, (Ecole primaire supérieure, structure disparue aujourd’hui, un peu équivalente à celle d’un collège)  — (les plus âgés d’entre nous connaissent) —.

 Débarquement Anglo-Américain en AFN. Madeleine réussit le Baccalauréat (1ère partie) classique, (latin), son répétiteur étant le curé de Miliana. (43-44).

Sa mère est alors nommée à Alger, directrice du collège Pasteur, en centre-ville. (certaines adhérentes du Cercle Alg. de Lyon ont été ses élèves). Madeleine devient bachelière ( 2ème partie).(Philosophie).

 

Puis, elle entre à la Faculté de Droit d’Alger, non loin du collège « maternel ». Elle en sort avec une licence de droit, puis passe le concours de rédactrice de la Santé Publique. En poste à l’hôpital de Mustapha, elle se voit ensuite confier par les services du GG. (Gouvernement Général), la tâche de récupération auprès des compagnies d’assurance, des frais d’hospitalisation des patients.

 

En 1952, mariage avec Pierre Vialettes, un ingénieur venu de France, installer une ligne électrique à très haute tension reliant la Tunisie au Maroc, Madeleine Dandville devient Madeleine Vialettes.

Naissance de 3 enfants, tous trois à la clinique Lavernhre, à Alger : Jean, Jacques puis Françoise.

Au moment de l’exode (printemps 1962), Madeleine est en disponibilité. Enfants repliés en métropole. Madeleine retrouve son mari, à Alger jusqu’en septembre 1962, date du retour définitif en France.

 

De fin 1962, à 1981, la famille vit une suite de déménagements, au gré des mutations de Pierre : Angoulême, Marseille, Rouen, enfin Saint Symphorien d’Ozon, dans le Rhône.

 

Madeleine va alors (enfants étant dans le ‘Supérieur’) renouer avec l’Université, celle de Lyon.

Elle s’inscrit à la Faculté des Lettres, à quelques encablures de son domicile, pour y préparer

une Licence d’Histoire de l’Art et une Maîtrise d’archéologie médiévale.

 

En 1985, création du Cercle Algérianiste de Lyon, (Pdt Jacques Canton-Debat, Secrétaire Général adjoint puis Secrétaire Général, Pierre Vialettes).

En 1987, le Président interroge par circulaire-questionnaire, les adhérents, sur les activités qu’ils souhaitaient voir se développer au Cercle.

La création d’une bibliothèque réunit le plus grand nombre de souhaits. Une équipe de volontaires se

constitue aussitôt : Marie-Thérèse Gros, Etienne Marty et Madeleine Vialettes.

Elle aura vite des résultats et une efficacité redoutable, appuyée sur un réseau d’amis dynamisés.

C’était bien un besoin et des énergies qui ne demandaient qu’à s’exprimer.

  (suite2. Hommage à Madeleine Vialettes)

 

Appel aux donateurs, dons d’ouvrages, dotation du Cercle, cotisation des adhérents….une grande quantité de volumes (près de 600) fut rapidement rassemblée. Fallait-il encore les héberger.

Une armoire est logée dans le bureau présidentiel de la FNR (Fédération Nationale des Rapatriés), dans le quartier de La Duchère. Ce fut le premier ‘point de chute’.

 

Mais il faut rapidement trouver une autre local, mieux adapté. 3 armoires sont maintenant nécessaires…..Heureusement, une pièce est mise à notre disposition, au foyer de la Résidence d’Etudiants Benjamin Delessert av. Jean Jaurès.

Les CA du Cercle de Lyon s’y tiennent aussi. Répit de courte durée….

Pierre quitte le S.Général, après 9 années de bons et loyaux services, laissant la place à un plus jeune de 17 ans, son cadet, Ph.Perret Le Président du Cercle est alors Boris Kan. Madeleine Vialettes intègre le CA. Une commission municipale de sécurité décide alors que notre local n’est plus ‘aux normes’.

 

Exit la bibliothèque. Les livres sont mis dans des cartons (nombreux) et rangés dans le garage de Paul

Martz. Les armoires métalliques, vides, le sont dans celui de Jean Gueydan.

Recherches…d’un local à faible loyer et vide…Boris Kan connait un ami, Mr Royer conseiller municipal du 2ème Arr. de Lyon. Celui-ci présente une requête au Maire de l’Arrondissement, Mr Broliquier.

Notre demande est acceptée, après négociation de ce dernier auprès de la mairie centrale de Lyon.

Nous intégrons le local actuel, y installons une quatrième armoire. Et y rangeons les 3000 livres.

 

Accessible tous les jeudis après-midi, divisé en 2 pièces très vastes, bien équipé et central, il nous permet d’y abriter les causeries du jeudi (40 personnes) et depuis 7 ans d’animer ainsi la BIB.  

 Madeleine, après le passage des années, ne vient plus tous les jeudis, et diminue progressivement ses activités. Elle constitue, autour d’elle une équipe plus jeune, puis se consacre uniquement au courrier de la Bibliothèque, joint aux annonces des dîners-Conférence..(on lui apporte à domicile les livres à analyser). Bientôt cette tâche sera assurée par deux très compétentes bénévoles.

Tout se met en place pour que Madeleine soit assurée de la pérennité de SA bibliothèque, rassurée par l’activité et les convictions de ceux qui ont pris le relais, sous la houlette de Paul Martz.

Elle estima avoir rempli sa tâche de sauvegarde de la Mémoire de la période française de la rive Sud

de la Méditerranée, et en remontant le temps, bien avant Jésus-Christ.

 

Surprise par un AVC dans la nuit du 29 au 30 décembre 2014, elle garde sa lucidité, mais pas sa mobilité. Bien soignée dans l’hôpital de gérontologie de Fourvière, elle retrouve quelque motricité.

L’anniversaire de ses 90 ans se passe dans la chambre de l’hôpital, mais le mal s’aggrave…..

Consciente, un matin, elle a cette phrase admirable « Maintenant que j’ai vu tous ceux qui me sont chers, je peux m’en aller ».

 Le lendemain soir, elle cesse de respirer……..

 

Pierre Vialettes.

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 Hommage à Madeleine Vialettes.

 

Dans le prochain courrier de la Bibliothèque, nous publierons les paroles que Bernard Desrousseaux, ami de longue date de Madeleine Vialettes et de Pierre, a prononcées dans la chapelle de l’hôpital, le jour des obsèques de Madeleine.  Simplement, aujourd’hui, voici un extrait significatif de cet hommage :

 

« …Bonheur de nous retrouver au Cercle Algérianiste de Lyon, où Madeleine et Pierre étaient très actifs.

……Certains diront mieux que moi, l’œuvre de Madeleine, qui avec son sens de l’organisation et son intelligence, et avec l’aide de Pierre, créa cette banque de données de la Mémoire qui, sans elle , n’aurait pas existé……Cette Banque de données pourrait s’appeler « Madeleine Vialettes ».

Merci Madeleine

Adieu Madeleine, dans la tristesse de la séparation, nous sommes heureux de vous avoir connue.

Que Dieu vous garde. » (fin de citation).

 Bernard Desrousseaux.

 

Voir en ligne : http://www.cerclealgerianiste-lyon....