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Bayrou Macron, le ticket gagnant !

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France

Bayrou soutient Macron (pardon, mille pardons, la formulation exacte est : Bayrou propose, à ses conditions, une alliance à Macron. Macron, éperdu de reconnaissance et conscient de l’atout maître que représente Bayrou pour sa campagne, accepte toutes les conditions imposées par Bayrou).

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Qu’est-ce qu’ils ont dû se sentir cocus, les LR ! Cocus un jour, cocus toujours, et ils en redemandent. Bayrou le creux, Macron le vide, une belle association, un couplé gagnant, vous pouvez parier là-dessus, la cote est basse, mais le risque faible.

Bayrou, je l’ai déjà écrit ici, c’est à peu près tout ce que je n’aime pas dans l’espèce humaine. Faux cul, hypocrite, toujours une bonne raison pour trahir sa parole, capable de dire tout et son contraire dans le même souffle (je ne vous ressors pas ce qu’il disait de Macron quinze jours avant de lui proposer une « alliance »). Au fond, les deux étaient faits pour s’entendre. Comme Bayrou avec Hollande, si ce dernier, pourtant pas très regardant sur ses contemporains, ne l’avait trouvé trop visqueux pour lui offrir un job. Tenez, avez-vous déjà entendu Bayrou dire « je pense que… », « il me semble que… », « je peux me tromper mais… », ou « c’est mon avis… » ? Moi, jamais. Bayrou, mettez-vous bien cela dans le crâne, ne doute jamais, il détient la vérité vraie. Il est omniscient, infaillible. Son infaillibilité est universelle, là où celle du pape ne concerne que le seul dogme, et encore. Bayrou sait, un point, c’est tout. Il sait le bien, il sait le mal. Il sait ce qu’il faut faire, il sait ce qu’il ne faut pas faire. Il pratique la vertu 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an. Son acte de foi : pour la France, dans l’honneur et la probité. Ce n’est pas lui qui donnerait un coup de pouce pour favoriser ses enfants (les 6 ont fait ou font de brillantes études), qui détournerait un centime d’argent public, ou qui aurait une seule pensée dérapante. Bayrou est parfait, qu’on se le dise ! D’ailleurs lui-même n’arrête pas de le dire, et de l’écrire.

Bon, trêve de flagornerie. Savez-vous pourquoi Bayrou, toute honte bue et couleuvre avalée, s’est « allié » (j’adore ce terme, il me fait mourir de rire) à l’hologramme (c’est Bayrou qui le prétendait il n’y a guère) Macron ? Voilà l’affaire : lorsque le « scandale » Fillon a éclaté, Bayrou a tout de suite entrevu la chance de sa vie. Fillon, a-t-il pensé (et il n’était pas le seul), va être obligé de laisser sa place. Il va falloir que la droite et le centre - le centre, vous avez saisi, Bayrou, le centre incarné -, se choisissent dans l’urgence un nouveau champion qui ait le niveau, les épaules pour et pas de casserole au cul… qui s’appellerait… Bon sang mais c’est bien sûr ! Bayrou François, l’homme que les Français épris de transparence et d’honnêteté réclament à grand cris !
Bayrou s’installa à son bureau, téléphones fixe et mobiles à portée de main, et attendit sereinement les appels à sauver la République que ses innombrables amis ne manqueraient pas de lui faire. Mais les téléphones restèrent désespérément muets. Personne pour penser à lui, même pas Marielle de Sarnez ou Robert Rochefort ... Bayrou, notre champion ? trop drôle ! Et pourquoi pas Raffarin, tant qu’on y est ?

Mortellement vexé, notre Bayrou, n’écoutant que l’intérêt de la France, se dit : puisque c’est comme ça, je vais faire gagner Macron, na !

Toujours le sens de son incommensurable importance. Si Macron devient président, ce qu’à Dieu ne plaise, ce sera grâce à lui, et à personne d’autre. Il le fera gagner, s’il le veut, comme il a fait gagner Hollande. Et ce sera bien fait pour ses salauds d’« amis » de droite et du centre.
Cela ne vous rappelle-t-il pas la fable de Lafontaine : la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf ?