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BHL, philosophe comique ou sinistre crétin ?

, par  NEMO , popularité : 7%
NJ-Ile de France

Comme il s’en vante lui-même, Bernard-Henri Levy a toujours préféré « avoir tort avec Sartre qu’avoir raison avec Aron ». Pauvre con !

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C’était dans l’émission Zemmour et Naulleau du 18 avril de cette année, sur Paris 1ère. Bernard-Henri Levy, le philosophe que le monde entier nous envie, était invité à l’occasion de la parution de son dernier opus (que celui qui a lu au moins un livre de ce grand penseur me jette la première tarte), « l’Empire et les cinq rois », dont je ne doute pas qu’il aura un succès planétaire auprès de ses admirateurs du boulevard Saint-Germain.

BHL se montrait, comme à son habitude, extrêmement content de lui, monopolisant la parole, réfutant avec un culot d’acier les évidences qui ne l’arrangeaient pas, dressant ante-mortem la statue de sa propre gloire. La Bosnie ? C’est lui. L’Afghanistan ? C’est lui. L’Ukraine ? C’est lui. La Libye ? Encore lui. La Syrie ? Ça aurait pu être lui, si Obama, par ailleurs si tant tellement extraordinaire, ne s’était pas dégonflé au dernier moment. Partout où il a joué la mouche du coche, lui fait-on remarquer perfidement, ça s’est terminé en catastrophe ? Mais pas du tout. Ç’aurait pu être bien plus pire s’il n’avait pas été là, bien que, il l’admet, c’eut pu être bien mieux si on avait suivi toutes ses recommandations… Qu’attend le jury du prix Nobel pour lui décerner le Nobel de la Paix ? On se le demande.

Bref, visionnez si vous en avez l’occasion ce grand moment de télévision, où les deux « Z » s’en donnaient à cœur joie, sans que l’infatué entarté, trop occupé à son panégyrique, s’aperçoive qu’ils se foutaient de sa gueule. Il est pourtant dommage que tous les deux aient manqué une bourde ahurissante du grand philosophe-baroudeur. C’eut pu être encore plus rigolo. Jugez-en vous-mêmes :
Au début de l’émission, titillé sur son obsession de voir Bachar el Assad pendu haut et court, BHL, pour se justifier, déclara la main sur le cœur et des accents Churchilliens dans la voix qu’il était du devoir le plus sacré des démocrates de tous les pays de mettre hors d’état de nuire ce monstre responsable de la mort de 400.000 de ses concitoyens, hommes, femmes et enfants. Le chiffre de 400.000 m’avait alors interpellé, vu que quelques jours avant j’avais entendu un « expert » avancer, sur la foi de l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, 350.000 tués, ce qui était déjà énorme, et nettement plus que les 250.000 victimes du régime de Bachar homologuées à peine un mois auparavant par le même canal…
Or, il se trouva que vers la fin de l’émission, on revint sur la Syrie, que Zemmour, dans son numéro habituel et particulièrement jouissif de « en quoi ça vous regarde ce qui se passe en Syrie, si vous vous occupiez plutôt de ce qui se passe chez nous », finit par faire sortir de ses gongs le bellâtre à la chemise blanche soigneusement échancrée pour montrer le velouté de sa poitrine, lequel, dans un accès de rage contre le polémiste réac qui vend infiniment plus de bouquins que lui, s’emporta : « On ne va quand même pas laisser continuer un type qui a déjà tué 500.000 Syriens ». Enfer et putréfaction. Le temps d’½ heure d’émission, Bachar avait tué 100.000 syriens supplémentaires  ! A ce rythme-là, à l’heure où je vous écris, la Syrie n’est plus qu’un vaste cimetière, et la fureur Bacharienne est en train de dépeupler le Liban, la Turquie et Israël. Dans six mois, il n’y aura plus de Moyen-Orient. Dans un an, plus d’Afrique. Dans trois ans, plus d’Europe, dans cinq ans, ce sera la fin du monde.

Comme disait mon maître Edgar Faure, « avoir toujours raison est un grand tort ». Manifestement, Bernard Henri Levy n’a jamais tort.

Note de l’auteur : aussi ahurissant que cela puisse paraître, je n’affabule pas. BHL a bien parlé de 400.000 morts en début d’émission, et de 500.000 1/2 heure après. C’est d’ailleurs ce même BHL qui avance 48.000 morts à Sétif et 1,5 million de "martyrs de la guerre d’Algérie", chiffres tout aussi fantaisistes.