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Attentat de Sarajevo, 100 ans après : quand l'Europe se portait aussi bien avec les Habsbourg

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.

Le samedi 28 juin est le centième anniversaire de l'attentat de Sarajevo, où l'assassinat du prince héritier déclenchera la Première guerre mondiale à l'issue de laquelle la monarchie sera morcelée. Pour autant, la politique de compromis menée a permis une forte cohésion entre les onze peuples qui la constituait.

Jean-Paul Bled : Il est toujours délicat de projeter une réalité du passé sur le présent. Mais ceci étant, il est vrai que l’empire austro-hongrois était une monarchie multinationale, un ensemble multiculturelle, multi-religieux et où il y avait plusieurs langues. A l’aube de la Première guerre mondiale, la monarchie était constituée de onze peuples. Il y avait bien sûr les Austro-allemands, les Hongrois d’Autriche, et derrière ces deux groupes principaux, il y avait aussi les Tchèques, les Polonais ; chez les Slaves du sud on peut citer les Slovènes, les Croates et les Serbes ; et chez les latins il y avait les Roumains, les Italiens du sud, les Slovaques, et les Ruthènes, aujourd’hui appelés Ukrainiens.

Et puis, même s’il ne s’agissait pas d’une nationalité reconnue comme telle, il y avait les juifs, qui ont une forte perception de leur identité, avec des vraies différences culturelles, mais qui sont parfaitement intégrés dans la société hongroises, et considérés comme de bons patriotes.

Malgré tout, une très forte cohésion existait entre ces différents groupes nationaux, car les particules constituaient un ensemble plus grand incarné au travers d’une monarchie globale.
Comment le pouvoir politique a-t-il géré les multiples aspirations, sans doute opposées, notamment avec une population tchèque réputée pour son attachement à sa culture, de ces différents peuples ?

Comme dans tous les ensembles où la politique fonctionne et où les débats sont ouverts, il y a bien sûr eu des conflits. Mais au-delà de ceux-ci, les échanges ont su rester constructifs grâce à une tolérance et un savoir-vivre en commun. Même dans le deuxième grand ensemble qu’était la Hongrie, et où les Tchèques avaient effectivement un fort sentiment national. Pour autant, tous les peuples ne sont pas bridés dans la monarchie, le conseil municipal de Prague représente largement la population tchèque et ils peuvent donc développer leur culture sans la moindre contrainte. On le voit également dans le domaine de l’architecture et des arts en général.

L’Autriche, multinationale et multiculturelle vit politiquement dans un compromis permanent. Les bons gouvernements sont d’ailleurs précisément ceux qui s’appliquent à bien doser ces concessions. Les Tchèques n’ont eu aucun mal à obtenir au débuts des années 1880 la création d’une université où l’enseignement serait dans leur langue, il n’y avait pas de barrière, ou en tout cas de volonté de diminuer les caractéristiques culturelles. En 1905, des Etats comme la Moravie et la Bucovine, deux peuples composants une Autriche de type fédérale se sont mis d’accord sur un principe d’autonomie nationale. Il s’agissait donc en quelque sorte d’une séparation, mais qui en même temps, réduisait les zones de friction et illustrait le respect d’une volonté inscrite au sein d’une structure plus grande.

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