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A Bruxelles, on meurt de rire !

, par  NEMO , popularité : 6%
NJ-Ile de France

Quand je vous prédisais que 2016 serait une année follement drôle ! Hé bien, que les familles des victimes de Bruxelles me pardonnent, mais des raisons de (mourir de) rire, depuis le 1er janvier, et, particulièrement cette semaine, ça n’a pas manqué.

Il y a eu la médiatisation époustouflante de l’arrestation de Salah Abdeslam, la petite frappe de Molenbeek, promue avec un sens inégalé du comique par les médias français ennemi public n°1 d’Europe et des Emirats Arabes réunis – au train où ça va, à quand, à la Une du 20heures, « Mémé griffée par Poupoune sur la queue duquel elle avait malencontreusement marché », ou « Emilie, 2 ans et 4 mois, victime d’une indigestion de chamalous lors d’un goûter à la crèche, a fait caca dans sa culotte. Choqués, les parents portent plainte »-. Des pseudo journalistes, envoyés spéciaux de chaînes poubelles, commentant « en direct » et au plus près de l’action un non événement, rien à montrer, rien à dire, mais tant qu’à décrire le rien, autant le faire en boucle, pendant des heures et des heures. A ce niveau d’absurdité, Ionesco peut aller se rhabiller !

Tenez, j’en ai sélectionné un, parmi tant d’autres éligibles au prix de l’humour : sur une radio dont je tairai le nom par souci d’équité, ce jeune « grand » reporter décrivant le « soulagement » des riverains, après l’arrestation du « monstre de Molenbeek » : enfin, tous ces braves gens allaient pouvoir à nouveau respirer, rentrer tard le soir, vivre ensemble, fraterniser. Signe de l’intense satisfaction des « djeunes » de cette cité paradisiaque, le V de la victoire qu’ils exhibaient face aux policiers qui bouclaient le secteur, bon - ils lançaient bien aussi quelques cailloux, mais c’était pour jouer… Plus crétin, tu es nommé ministre du travail. Au-delà de l’anecdote, à quel degré d’endoctrinement doit-on les soumettre, dans les écoles de journalisme, pour qu’ils se croient obligés de proférer de telles âneries bien pensantes ?

J’ai adoré rétrospectivement aussi la prose d’un « twittos » de gauche, sur RTL ou RMC, même ca-niveau, la veille de l’attentat de Bruxelles, félicitant les belges d’avoir réussi à arrêter, vivant et en relative bonne santé, un criminel machiavélique et extrêmement dangereux, tout en respectant scrupuleusement les libertés individuelles, les valeurs républicaines et le vivre ensemble démocratique, quand, chez nous, nous en étions réduits à écraser les Français issus de la diversité sous le joug de l’état d’urgence et de la déchéance de nationalité. Non, je vous assure que ce n’est pas une histoire belge, mais c’est bien plus hilarant, ne trouvez-vous pas ?

Et, pour les gourmets, la tribune de Nicolas Domenach, sur RTL, ce mercredi 24 : ce pilier de Marianne, contradicteur scandalisé du sulfureux Zemmour, jamais en reste pour fustiger « amalgamistes » et autres « stigmatiseurs » de l’Islam des lumières, ou pour excuser ces jeunes décérébrés qui ne se seraient radicalisés que sous l’offense du racisme ordinaire de la populace française, tirait pour une fois à boulets rouges sur les élus, des deux bords, et, horresco referens, sur Valls le « matamore anxiogène », qui n’avaient pas pris conscience, entre autres, que nous étions en guerre contre des méchants qui cherchaient à nous soustraire à ce monde de douleurs et de larmes… Et de leur reprocher, sourcils froncés et doigt accusateur, leur « déni de réalité ». Tandis que lui, il y a longtemps qu’il a pris la mesure du danger : pour vaincre l’abominable « ennemi » (qu’il ne nomme jamais !), il faut avoir le courage de dire non à la violence et à toutes les formes d’exclusion (il ne l’a pas précisé, mais il s’agit sûrement de manifester dans les rues, une rose à la main, et de signer des pétitions)... Après le 13 novembre, tous les zigotos de son acabit étaient allés se cacher quelques jours à la campagne, le temps qu’on oublie leurs positions « d’avant ». Il n’a pas fallu 24 heures, cette fois, pour qu’ils ramènent leur fraise, arrogants et suffisants comme jamais. Indécence à vomir de rire !

Toutes ces anecdotes auraient un goût d’inachevé s’il n’y avait eu l’apothéose : la fumeuse campagne « tous unis contre la haine », si opportunément sortie du chapeau de notre gouvernement de combat, avec un sens du timing qui laisse babas les meilleurs spécialistes de la communication politique. Tenez, j’ai bien envie de lancer une souscription pour que l’on grave sur les tombes des victimes du 13 novembre et du 22 mars l’épitaphe que voilà : « victime de la haine raciste, antisémite et islamophobe ». Je suis certain que les familles apprécieraient l’humour.